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Aspects pratiques
et juridiques                 
JP POUSSIN     2006

    M.R.N.C.C  

  ou les Modes de Règlement Non-Contentieux des Conflits

 

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Le Placement sous Surveillance Electronique (P.S.E)
 

Constat de base :
           
La 20ème chambre a relevé dans les tableaux d’analyse des cabinets d’instruction (intégrant à cette fin cette rubrique dès 2004) qu’aucune mesure de placement sous bracelet électronique dans le cadre du contrôle judiciaire n’était mise en place alors que certains JAP  y recourent.
           
Ce constat n’est pas propre à notre Cour. Il vaut dans l’ensemble de la DRSP Paca-Corse qui comptabilise 145 mesures au 1er janvier 2006. De rares exceptions existent sur le plan national : 4 en 2005 dans les DRSP de Lille, Paris, Strasbourg et Toulouse.
            Notre chambre envisage, à titre expérimental, de mettre en œuvre le bracelet électronique. 
 

Objectifs :
           
Evaluer les conditions d’une mise en œuvre de la mesure en concertation avec tous les acteurs concernés
           
L’appliquer dans certaines procédures
           
Procéder à un constat des résultats acquis
           
Préconiser l’élargissement de la mis en œuvre aux magistrats instructeurs
 

Quelques chiffres :                                                                                     
           
Bracelets disponibles dans le ressort de la DRSP Paca-Corse au 1er janvier 2006
                       
230
           
Mesures JAP dans le ressort de la DRSP Paca-Corse
                        145 dont 34 à Luynes, 8 à Toulon, 13 à Draguignan et 2 à Digne
            Mesures CJ dans le ressort de la DRSP Paca-Corse
                       
Aucune

Cadre juridique du PSE :                                                                         
              Loi 97-1159 du 19 décembre 1997 qui consacre le PSE comme modalité d’exécution des peines privatives de liberté.
              Décret d’application 02-479 du 3 avril 2002 précisant les modalités de mise en œuvre de la mesure
               Loi 02-1138 du 9 septembre 2002 qui étend l’application du PSE à la mise sous contrôle judiciaire
               Loi 04-204 du 9 mars 2004 permettant le prononcé ab initio du PSE par la juridiction de jugement et dans le cadre de la procédure de reconnaissance préalable de responsabilité.
              
Décret d’application 04-243 du 17 mars 2004 précisant les modalités de mise en œuvre de la mesure
               Décret d’application 04-1364 du 13 décembre 2004
           
   Articles 132-26-1 à 132-26-3 du code pénal
               Article 138 du code procédure pénale
               Articles 723-7 723613 du code procédure pénale
           
   Articles R57-10 à R57-35 du code procédure pénale
           
   Circulaire du 23 décembre 2005 fixant les procédures et modalités de mise en oeuvre

 

Comment cela fonctionne :

Le PSE permet d’assigner une personne sous main de justice dans un lieu déterminé, selon des modalités fixées par le magistrat ou la juridiction (particulièrement d’horaires de présence près d’un récepteur), poursuivant ainsi le double  objectif de :
    - contribuer à la lutte contre la récidive en maintenant les liens familiaux, en conservant une activité professionnelle, en permettant une formation ou des soins,
    - et à la réduction de la surpopulation pénale.

Un dispositif technique composé de trois éléments est mis en place :
    - un émetteur ou bracelet électronique, attaché à la cheville ou au poignet de la personne assignée,
    - un récepteur placé au(x) lieu(x) d’assignation (domicile, lieu de travail, de formation ou d’hébergement), recevant les signaux de l’émetteur () et transmettant au centre de surveillance par voie téléphonique des messages sur le fonctionnement du système et la présence proche d’un récepteur mais aussi sur  d’éventuels messages d’alerte,
    - un centre de surveillance traitant les messages reçus des récepteurs et chargé de qualifier les alertes (simple dysfonctionnement technique ou violation réelle).

Des mesures ont été prises pour protéger les émetteurs, récepteur et usage du réseau téléphonique ou déjouer toutes usurpations d’identité lors des contrôles.

Conditions de la mise en œuvre :

Pour l’AP, des moyens adaptés
 230 bracelets mis à disposition (moins 145 mis en place au 1.1.2006)

Centre de surveillance à la MA de Luynes
Personnels compétents disponibles (2 surveillants actuellement et prochainement 3)
Tant pour la mise en place du dispositif
                                    Que pour le contrôle de la mesure            

Pour la chambre, un choix rigoureux des bénéficiaires de la mesure  

Pour le Parquet Général, une contribution en amont aux fins de réalisations d’enquêtes préalables sur la faisabilité de la mesure (tant d’un point de vue socio-éducatif que technique pour l’implantation du récepteur et la disponibilité d’une liaison téléphonique)
Pour le SPIP, définir les cadres et modalités d’intervention puis assurer le suivi


Pour le mis en examen (qui n’a pas à consentir à la mesure mais peut s’y opposer)

Chez lui (ou chez son hébergeur), disposer d’une ligne téléphonique et de l’accord de l’hébergeur
                        Chez son employeur (ou autre), disposer d’une ligne téléphonique et de son accord
Adhérer à l’application de la mesure (prévenir l’AP de toutes urgences ou difficultés ponctuelles)
 

 

 

 

Les acteurs concernés :La chambre de l’instruction,
Le ministère public tant près la Cour que le TGI,
L’avocat du bénéficiaire,
Les surveillants pénitentiaires chargés du PSE,
Les membres des SPIP.
Tous devront être représentés au sein du groupe de travail à mettre en place.


Rôle central des SPIP dans la préparation et le suivi de la mesure
Pour le CJ rôle limité à vérifier les éléments présents au dossier et à proposer les modalités d’application de la mesure
Liste des documents nécessaires à l’enquête de faisabilité mise à disposition des avocats
Important que le SPIP définisse les horaires d’assignation (temps de travail, temps de trajet, présence au domicile)

Rôle important du parquet en amont et même dès le stade de la GAV.

Divers, en matière de CJ, l’ordonnance de placement doit préciser la durée de la mesure R57-33 CPP
S’assurer de la disponibilité dune installation électrique et d’une installation téléphonique répondant à certaines normes (les dépenses téléphoniques sont prises en charge par l’administration pénitentiaire)
A titre exceptionnel, un système GSM peut être envisagé
Le placement dans le cadre du CJ n’entraîne pas de formalités d’écrou. Les détenus provisoires sont soumis à une levée d’écrou.